Oser suivre son propre chemin


Je crois que cette année à l'université a définitivement achevé ma motivation et ma détermination. Il faut savoir que lorsque j'étais plus jeune, je rêvais de vivre du théâtre et de la musique, mais après le bac et dès mon retour d'Irlande, malgré quelques petits cachets, j'ai eu peur du statut d'intermittent du spectacle, et je me suis dit que rester amateur tout en ayant un "vrai" métier était la meilleure chose à faire. Et puis ça devait être des rêves d'enfants, il fallait que je devienne adulte! Je me suis inscrite à la fac... Après tout, j'avais toujours été une bonne élève alors ça semblait être un chemin logique.

Alors j'ai travaillé d'arrache pied, j'ai cumulé les licences et les mentions, je suis entrée en Master et ai découvert le monde de la recherche. J'ai appris bien naïvement qu'il n'y avait aucun débouché qui me convenaient, et ceux dont je rêvais tombaient à l'oubliette également pour x raisons. Et j'ai surtout réalisé que j'étais en train de me murer dans une vie qui n'était pas la mienne. J'ai beaucoup pleuré, de frustration surtout ! Comment ma vie pouvait-elle m'échapper autant ?
Je n'avais pas l'enfant dont je rêvais depuis deux ans, et tout mon travail ne me menait à rien... Ce n'était pas juste.
Ma vie me manque. Je me manque. Où suis-je passé ?
Cette petite crise passée j'ai décidé de vivre mes rêves pleinement. "Oser, l'air de rien". Encore une fois. Je me lance, toujours avec le même plaisir, toujours ce désir de vivre si fort qui m'obsède depuis que j'ai goûté à l'expérience de vivre à l'étranger. Ma première passion, ma plus grande peut-être et celle qui ne m'a jamais lâché, c'est chanter. Je ne peux pas vivre sans. Et lorsque je le fais, j'y mets toute mon âme. 
Pourtant, j'avais voulu quitter mon second groupe lorsque j'avais appris que j'étais enceinte. Puis je l'ai perdu; j'ai rappelé mon guitariste et je me suis jetée corps et âme dans ce projet. En une semaine, il a fallu que je compose les lignes mélodiques de cinq morceaux, et que j'écrive les textes, et que bien sûr je les maîtrise parfaitement pour le concert. Je trouvais cela tellement impossible, que j'ai d'autant plus adoré relever ce défi. 
Et voilà nous y somme, ce samedi 31 mai. Il y a trois ans, l'Amoureux et moi tombions amoureux, il y a un an, j'acceptait sa demande en mariage. Et ce samedi, j'étais là, sur scène, la boule au ventre, la bonne, et puis la musique commence et je me lâche enfin ! 
Je suis presque en transe. Pour la première fois depuis bien longtemps, je ne suis plus vide ! Je suis vivante. Je pense à mes deux petites étincelles et ça me donne un courage énorme, je veux les rendre fières ! Et je vois le public dans le même état que moi, je les porte avec moi, c'est magique. C'est une thérapie, je les invite à se défouler avec moi, et l'énergie circule. Une spectatrice me diras ensuite que c'était une véritable communion. Le spectacle se termine, et tout le monde est en sueur, le sourire aux lèvres et épuisés. Toute la soirée des gens viendront me voir. Pourquoi est-ce que j'avais laissé ça de côté ? 
Ce bonheur intense qui consiste à faire ce que l'on aime, faire ce qui nous rend plus vivant que jamais, mais tout le monde devrait faire ça ! C'est la vie que je désire en tout cas. Je tiens à vivre mes rêves avant de mourir. Faire de mes rêves une réalité. Je ne vous parle en aucun cas de devenir célèbre entendons nous bien. Mais je veux me donner les moyens de revivre ce genre de soirée encore très très longtemps. Nous travaillons d'arrache pied maintenant, parce que c'est comme une drogue, et humainement parlant, je n'aurais jamais pu rêver avoir de meilleurs musiciens à mes côtés. Et si un jour ça paye, si nous arrivons ne serait-ce qu'à manger grâce à notre musique, là nous pourrons être vraiment fier de nous.
J'ai "assuré mes arrières", je vais tout de même boucler mon mémoire l'an prochain. Et que l'on ne me parle plus d'études ensuite. Si ma passion arrive à me porter, tant mieux, et sinon, ma foi, je n'aurais pas perdu tout mon temps à l'université.

Voici quelques photos de mon pur bonheur que j'avais envie de partager avec vous :





Voici la page facebook du groupe ci le cœur vous en dit ! 

Mithra 





6 commentaires

  1. demat (salut en Breton)

    Crois en mon expérience, mieux vaux que tu fasses ce qui te passionne comme métier que d'avoir une vie qui correspond à la convention de notre société... être dans la "normale" n'a rien de vivant... on finit par être des moutons.

    Pendant 22 ans, j'ai fait un métier que je déteste parce que c'était plus raisonnable, que cela répondait à ce que mes parents souhaitaient pour moi... j'en suis tombée malade et on a finalement du m'arrêter car j'ai craqué.

    A 38 ans, je revenais vers ma passion, le costume et l'écriture... je m'éclate, je revis, mes enfants adorent, mon compagnon est très content, il a des costumes pour ses modèles (auteur photographe, monsieur).

    C'est loin d'être facile financièrement, mais... on vit vraiment et notre passion est énergisante.... ne t'inquiète pas pour ton projet de bébé... il arrive tout doucement, laisse lui le temps de s'installer et ne focalise pas sur ta fausse couche.(j'ai eux quatre enfants et deux fausses couches)

    continue, fonce, vibre !!!

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    1. Wahou ! Ton commentaire me et un tel baume au cœur ! Merci beaucoup =)
      Mais oui, je vais au moins me donner les moyens de suivre mon propre chemin même si je connais les difficultés. A près tout, c'est ma vie, c'est maintenant que tout se joue.
      En tout cas, j'admire tes choix et ton parcours, bravos vraiment. Tu peux être très fière de toi.
      Quant aux bébés, nous faisons une petite pause j'en ai bien besoin, la prochaine fois sera la bonne ! J'attends de me sentir un peu plus accomplie, et retrouver ma voie/x me parraît être le meilleur point de départ possible.
      Merci encore pour ton commentaire et continues d'être aussi inspirante ! ^^

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  2. Très bel article. Je vois de plus en plus de personnes se poser ces questions, et peut-être que c'est juste Internet qui multiplie le nombre de témoignages mais je crois que beaucoup sautent le pas, c'est inspirant.
    J'ai réussi à trouver du travail dans ma filière (forêt) mais au final j'en souffre car je me retrouve à devoir faire des choses qui vont à l'encontre de ma vision, j'ai l'impression parfois de participer à la mise à mort d'une filière que j'aime (j'applique les politiques de l'Etat). Donc parfois je me dis que je ferais mieux de demander à changer de filière, pour ne plus en être et ne plus voir ça. Mais à la fois si tous ceux qui ont une vision différente abandonnent, rien ne changera (même si c'est pas à mon niveau que tout se décide). Il reste les petites victoires accomplies malgré tout, des politiques qui prennent du sens plus tard... Mais ce n'est pas idéal, et je trouve qu'on nous a vendu beaucoup d'idéal dans notre enfance.
    "Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?" Comme si tout était simple, le champs des possibles grand ouvert. Le monde du travail est bourré d'injustices et de déceptions, il faut apprendre à faire avec pour ne pas se miner.
    On a aussi grandi, pour tous ceux issus de classe moyenne, avec des parents qui avaient assez bien réussi, monté les échelons et gagnaient bien leur vie ; mais en sacrifiant sa vie privée plus qu'on ne sera jamais capable de le faire, car justement enfants nous avions les moyens et le temps de nous épanouir dans nos passions.
    J'ai aussi choisi de garder certaines passions comme passe-temps parce qu'il fallait bien en choisir une pour en faire un métier. Mais parfois je m'évade à imaginer pouvoir vivre de créations de bijoux, de couture, de peinture, de nail art, de dressage de chevaux...... Je me suis aussi laissée tenter par le discours qui consiste à dire qu'il faut choisir un emploi stable, donc exit la création et tout ce qui sort de l'ordinaire. Bienvenue dans l'administration..
    Eh bien non, je me retrouve dans une grande machine qui broie les gens, encadrée par des tarés (un professionnel était d'accord avec moi pour qualifier mon supérieur de Manipulateur Pervers Narcissique).
    Je maintiens le cap en commençant très tôt le matin pour pouvoir rentrer tôt le soir et entamer une deuxième journée, ma journée à moi. Mais ça reste insuffisant pour vraiment mieux maîtriser les techniques que j'utilise pour sauter le pas et me considérer comme professionnelle. Je muterai quand je peux pour voir autre chose de la forêt, trouver un environnement professionnel plus sain. On ne perd pas à essayer.
    (j'espère ne pas trop m'être égarée, désolée)
    Pour finir, merci d'avoir partagé avec nous cette expérience et ces photos. La dernière illustre à merveille ce que tu indiques : tu chantes avec un sourire radieux, le public est aspiré vers vous... Quand j'avais vu dans un autre article que tu indiquais faire partie d'un groupe, j'avais cherché partout sur ton site un renvoi vers une page.. tu devrais en mettre un, c'est aussi une partie de toi et de ton univers que tu échanges avec nous ici. J'irai voir ça ce soir, j'espère qu'il y a des vidéos ?

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    1. Enorme Big Up à ce commentaire ! Je viens de t'envoyer un long message en MP =)

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  3. Tu communiques très bien ce souffle, cette énergie dans ce billet. Alors je n'ose imaginer le sourire que tu dois afficher désormais.

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    1. Haha Oui Mlle Blanche, c'est vrai, je souris enfin tout le temps et je disais justement à mon guitariste ce matin que je me sentais enfin Vivante ! Ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
      Merci beaucoup en tout cas, et gros bisous !

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